Comme suite à ma lettre du 24 décembre dernier2, relative au discours prononcé, à Aarau par M.le Conseiller fédéral Schulthess3, j’ai l’honneur de vous faire savoir que M. le Ministre Ciancarelli, dans une lettre qu’il m’a adressée à la date du 21 janvier, pour me remercier de lui avoir transmis le texte de cet exposé, qu’il a lu avec le plus vif intérêt, m’assure une fois de plus que les Autorités italiennes ne manqueront pas, à l’avenir, de réserver à la Suisse le traitement de «grande bienveillance» dont elles nous ont fait bénéficier dans le passé.
A ce propos, M. Ciancarelli m’écrit ce qui suit:
«Du reste, vous pouvez attester vous-même que les demandes présentées par la Suisse ont obtenu, de notre part, toute la satisfaction voulue dans la presque totalité des cas.»
En ce qui concerne la question de la gestion, par la Suisse, d’une série de contingents, M. Ciancarelli me fait observer que les Autorités fédérales ont adopté, dans ce domaine, un critère identique à celui de l’administration italienne et qu’elles n’ont pas, elles non plus, cru pouvoir accorder à l’Italie une seule administration de contingent, ne serait-ce qu’à titre de réciprocité pour l’exception faite en notre faveur pour les fromages4. Vous voyez que M. Ciancarelli, lui aussi, revient sur cette question de la réciprocité, bien que notre point de vue dans cette affaire lui soit connu, puisque nous avons eu, il n’y a pas longtemps, l’occasion de le lui exposer de la façon la plus claire. (Je me réfère à la lettre que je vous adresse sur cette question aujourd’hui)5.
La lettre du Ministre Ciancarelli contient la constatation suivante d’ordre général: Les importations suisses en Italie ont subi, selon les statistiques italiennes, à la fin du mois d’octobre, une contraction de 1,2% par rapport à la période correspondante de l’année 1933, alors que les exportations italiennes vers la Suisse présentent, pour la même période, une diminution du 5.8%.
«Il pericolo dunque – écrit M. Ciancarelli – ehe la passivité délia bilancia commerciale svizzera nei confronti coll’Italia si aggravi non trova base nella realtà dei fatti; è il contrario, anzi, ehe si verifica, onde io oso esprimere la fiducia ehe, nell’atmosfera amichevole dei reciproci rapporti politici e commerciali, l’Eccellenza Vostra voglia fare ancora una volta appello al Suo Governo perché alcune nostre domande ehe ancora si trovano pendenti a Berna, circa le quali il Governo Federale ha assunto un atteggiamento negativo, ricevano favorevole accoglimento».
Nous n’avions pas manqué de fournir à M. Anzilotti les indications que vous aviez eu l’obligeance de nous faire parvenir au sujet des concessions faites par la Suisse en matière de contingentements à l’importation de certains produits provenant d’Italie. M. Anzilotti a cherché à nous démontrer hier que nous étions loin d’avoir répondu aux divers désirs exprimés au nom du Gouvernement italien par la Légation d’Italie à Berne, et il s’est réservé de nous présenter à ce propos un Aide-mémoire circonstancié que je ne manquerai pas de vous faire parvenir en temps utile.