dodis.ch/47750
Le Chef du Département politique, M. Pilet-Golaz, au Ministre de Suisse à Washington, K. Bruggmann1

Numéro 448. Pour Ministre Bruggmann.

Votre 4162. Renseignements fournis fort intéressants, merci.

Comme vous m’aviez laissé entendre qu’Ambassadeur Soviets auprès Maison Blanche pas personnalité premier plan, avais intention prendre contact Londres et instruire à cet effet notre nouveau Ministre en Angleterre. Malheureusement, Ruegger souffrant doit remettre son départ pour un temps encore indéterminé, ce qui me préoccupe dans circonstances actuelles mouvantes en Europe. Aurais préféré donner instructions orales. Mais vais prochainement vous écrire comment envisage les choses pour vous permettre agir en connaissance de cause. En attendant serais heureux que puissiez resserrer vos relations personnelles avec Ambassadeur Soviets et échanger avec lui à titre privé et confidentiel vues sur relations futures entre Russie et Suisse. Actuellement reconnaissance serait pratiquement réduite à un geste spectaculaire dont conséquences pourraient être encore fort désagréables pour ne pas dire plus. Mais dès que conditions matérielles extérieures seront plus ouvertes situation sera plus facile. Suis personnellement convaincu que rapports diplomatiques avec Soviets nécessaires et utiles dès qu’hostilités prendront fin bien entendu sans les confondre avec tolérance communisme. En attendant contacts de fait préparatoires mais discrets absolument conformes à mes intentions. Lettre suivra. Pilez-Golaz.

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(Copie): E 2001 (D) 9/3.
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Non reproduit.