Dans le rapport personnel final qu’en date du 6 Novembre 1907,2 j’ai eu l’honneur d’adresser à Votre département sur la deuxième Conférence internationale de la Paix à La Haye, j’ai cru devoir insister sur l’utilité qu’il y aurait pour la Suisse de s’occuper à temps des problèmes qui pourraient se poser à la troisième Conférence et de chercher à s’entendre, à ce sujet, avec les autres petits États d’Europe, notamment avec la Suède, la Norvège, le Danemark, la Belgique, le Luxembourg et la Roumanie. Je faisais remarquer que les petits États n’avaient pas trop souffert de la prépondérance des grands à la Conférence de 1907, parce que ceux-ci aussi étaient mal préparés et n’étaient pas entendus préalablement entre eux.
Il en sera tout autrement pour la troisième Conférence, pour laquelle on fait déjà de toutes parts des préparatifs. C’est ainsi que l’autre jour M. Irgens, Ministre des Affaires Étrangères de Norvège, ancien Ministre et Secrétaire de Légation à Londres, venu ici pour représenter son Pays au couronnement du Roi George, me disait qu’une commission allait être constituée en Norvège pour examiner l’attitude que ce pays devrait prendre à la prochaine Conférence. Que plus tard il avait l’intention de se mettre en rapports avec ses Collègues de Suède et de Danemark.3
Il semble que nous aurions intérêt à procéder discrètement d’une manière analogue. Aussi du point de vue de notre politique intérieure, il y aurait, selon moi, avantage à appeler, dans la commission qui serait formée chez nous, certains membres de l’Assemblée fédérale, qui pourraient alors la renseigner quand les résultats de la troisième Conférence seraient présentés à nos Chambres. Vous voudrez bien examiner quand et de quelle manière il y aurait, éventuellement, lieu de donner suite à l’idée exposée ci-dessus et touchée déjà dans mon rapport du 6 Novembre 1907.4